Le Millenaire

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| La non-violence

 https://static.onlc.eu/lemillenaireNDD//126662603445.jpg                               Historique de la Non-violence             https://static.onlc.eu/lemillenaireNDD//126662623083.jpg

L’histoire de la non-violence se présente donc comme un refus de la violence historique. Mais dire non à l’histoire en tant que violence, c’est déjà une manière de la transgresser et de la transcender. Par un contraste radical, la non-violence s’oppose au cours de l’histoire en proposant sa propre histoire : celle qui assure le respect de la dignité humaine. Pour comprendre la non-violence, il faut donc se reporter à son histoire. Or retracer celle-ci, c’est faire le récit de l’action accomplie par des hommes et des femmes exceptionnels qui ont porté sur leurs épaules la destinée de l’humanité.

Leurs actions ont pris, sous leurs formes historiques, la dimension d’initiatives personnelles (d’une nature mystico-religieuse)

ou celle de mouvements conjoncturels de résistance et de désobéissance.

La non-violence se présente dans l’histoire à la fois comme un refus de la violence institutionnelle et comme une « éthique de conviction » qui vise à faire valoir la dignité humaine en proposant

une vision morale du monde. Nous pouvons donc penser la non-violence comme une attitude purement éthique, mais aussi comme un moyen de résistance à l’injustice. En tant que forme de

« résistance » et de « désobéissance », la non-violence prend un tour négatif et se révèle une stratégie du refus, qui utilise diverses méthodes de dissuasion, tels la grève, le boycottage, la manifestation, pour venir à bout du mal auquel elle résiste. Par ces méthodes, la stratégie non violente s’exprime comme une véritable force de pression sur l’adversaire. Mais pour être efficace, cette forme de résistance doit s’inscrire dans les structures politiques et collectives de la société civile.

                                                                                                                    https://static.onlc.eu/lemillenaireNDD//126662560248.jpgUNESCO (archives)

Dans notre histoire, de tout temps et dans toutes les cultures, des femmes et des hommes ont lutté pour leurs droits et leur liberté en prenant la voie de la non-violence. Certains sont restés dans l’ombre, d’autres sont rentrés dans l’histoire : Etienne de la Boétie, Henry David Thoreau, Lanza Del Vasto, Larzac, Tolstoï, Mohandas K. Gandhi, Martin Luther King Jr., Silo…font partie de ceux-là.
Ces champions de la non-violence n’ont jamais transigé sur l’idéal qui les animait.

Les racines de la non-violence sont très profondes et multiculturelles.
La non-violence puise sa force dans les grandes sources éthiques et religieuses de l’histoire de l’Humanité.

La non-violence se présente dans l’histoire à la fois comme un refus de la violence institutionnelle et comme une éthique de conviction qui vise à faire valoir la dignité humaine.
A chaque période de l’histoire humaine où la psychologie de la violence gravite autour de la volonté de domination et la capacité de destruction, s’affirme en l’Être Humain une conscience de la non-violence qui s’exprime à travers le respect de la vie et de la dignité de l’autre.
La non-violence est non seulement une attitude éthique mais encore un moyen de résistance à l’injustice.
Au niveau d’une société, la non-violence remplace les rapports de domination-soumission entre les personnes par des rapports de dialogues et d’échanges.

Lao-Tseu, à qui est attribué le Tao, est l’un des précurseurs de la non-violence.
Le Tao Te King a été rédigé à une époque où la Chine était en prise à des luttes sanglantes entre les seigneurs féodaux.

Le sage n’a pas d’idées immuables
Il fait siennes les idées du peuple.
Je traite avec bonté ceux qui ont la bonté,
Je traite avec bonté ceux qui sont sans bonté,
Et ainsi je gagne en bonté
Je suis honnête envers ceux qui sont honnêtes,
Je suis honnête envers ceux qui ne sont pas honnêtes,
Ainsi je gagne de l’honnêteté.

(chapitre 49)

 

La vérité demeure cachée pour celui qui est tenu dans la servitude de la haine et du désir

Que nul d’entre vous ne trompe autrui, que nul ne méprise autrui,
Qu’aucun par colère ou ressentiment ne souhaite nuire à autrui.


On retrouve aussi dans la Bhagavad-Gita des enseignements moraux de Krishna. Ces enseignements théoriques et pratiques donnent un éclairage sur la nature de l’action et la connaissance de soi: accepter l’action sans se soucier de ses fruits, choisir la voie de la transcendance spirituelle en se libérant de toute forme d’égoïsme et d’intérêt personnel.

Que l’homme se libère du souci, car le souci et l’angoisse sont à l’origine du chagrin et de la tristesse. Il doit être serein et tranquille.
L’essentiel chez l’Etre Humain n’est ni son corps ni ses sens, c’est son esprit, qui est inchangeable et indestructible.

Mais l’humilité, la loyauté, la non-violence, la patience, la probité, le respect du maître, la pureté, la fermeté, la maîtrise de soi.

La non-violence, la véracité, la patience, le renoncement, le calme, la sincérité, la pitié, le désintéressement, la tendresse, la pudeur, la tranquillité…

 

La vérité demeure cachée pour celui qui est tenu dans la servitude de la haine et du désir

Que nul d’entre vous ne trompe autrui, que nul ne méprise autrui,
Qu’aucun par colère ou ressentiment ne souhaite nuire à autrui.


On retrouve aussi dans la Bhagavad-Gita des enseignements moraux de Krishna. Ces enseignements théoriques et pratiques donnent un éclairage sur la nature de l’action et la connaissance de soi: accepter l’action sans se soucier de ses fruits, choisir la voie de la transcendance spirituelle en se libérant de toute forme d’égoïsme et d’intérêt personnel.

Que l’homme se libère du souci, car le souci et l’angoisse sont à l’origine du chagrin et de la tristesse. Il doit être serein et tranquille.
L’essentiel chez l’Etre Humain n’est ni son corps ni ses sens, c’est son esprit, qui est inchangeable et indestructible.

Mais l’humilité, la loyauté, la non-violence, la patience, la probité, le respect du maître, la pureté, la fermeté, la maîtrise de soi.

La non-violence, la véracité, la patience, le renoncement, le calme, la sincérité, la pitié, le désintéressement, la tendresse, la pudeur, la tranquillité…

 

La compassion à l’égard de tous les êtres explique l’importance prise par la non-violence dans les milieux bouddhiques, mais ce sont les jaïn qui en ont fait l’application la plus stricte. Soucieux d’éviter toute atteinte à la vie, même sous ses formes les plus élémentaires, les moines jaïn en sont venus à des précautions extrêmement minutieuses: filtrer l’eau, se couvrir la bouche d’un linge pour ne pas risquer d’absorber quelque insecte, balayer soigneusement la place où l’on va s’asseoir pour ne point écraser le moindre être vivant, etc.
À l’époque contemporaine, Gandhi a donné une nouvelle impulsion aux doctrines de l’ahimsa; il en a fait une des pièces maîtresses de sa position spirituelle et politique. Le jeûne lui-même, moyen de pression sur l’adversaire, ne peut être assimilé à une méthode de violence, puisque c’est sur soi qu’opère le jeûneur, s’offrant en quelque sorte en sacrifice.

https://static.onlc.eu/lemillenaireNDD//126662987257.jpgNous retrouvons ainsi la non-violence dans l’essence de toutes les religions, et aussi chez des philosophes comme Socrate, philosophe de la Grèce Antique, dont l’enseignement, oral, a été retranscrit par plusieurs de ses disciples, dont Platon, dans « L’obéissance aux lois de la cité »,
L'enseignement de Socrate est avant tout critique, il est basé sur l’argumentation...
Bref, Socrate se penche sur le champ de conduite humaine, la connaissance de soi, les apparences. Le but du questionnement socratique est "de révéler l’être véritable derrière le paraître, d’introduire la réflexion dans le monde des opinions."



https://static.onlc.eu/lemillenaireNDD//12666299257.jpgOu chez Étienne de La Boétie (1530 - 1563), écrivain français qui s'intéressa très jeune aux classiques grecs et latins. Catholique, avocat puis conseiller au Parlement de Bordeaux, il intervient dans diverses négociations pour parvenir à la paix civile dans les guerres de religion opposant catholiques et protestants en prêchant la tolérance en pleine période d'Inquisition.


Il rédigea à l'âge de 18 ans, le « Discours de la servitude volontaire » (rédigé en 1549, première publication en 1576), court texte qui étonne par son érudition et par sa profondeur, alors qu'il est censé être rédigé par un jeune homme d'à peine 18 ans. Ce livre pose la question de la légitimité de toute autorité sur une population et essaye d'analyser les raisons de la soumission de celle-ci (rapport « domination-servitude »). Il invite ainsi le lecteur à une vigilance de tout instant, avec la liberté en ligne de mire. Il est à noter que les nombreux exemples cités dans l'ouvrage relèvent tous de l'Antiquité et que ce n'est en aucun cas une critique de la situation politique de son temps. Lui-même est toujours resté, de par ses fonctions, serviteur fidèle de l'ordre public.

Par là nous voyons que les sources de la non-niolence sont multiples, à la fois mystiques, religieuses, éthiques, philosophiques…

Les représentants « modernes » de la non violence se sont inspirées de toutes ces sources à la fois dans leurs attitudes et dans leur lutte pour la justice.

https://static.onlc.eu/lemillenaireNDD//126662997387.jpgHenry David Thoreau (1817-1862) est un essayiste, mémorialiste et poète américain, considéré à son époque comme un excentrique, est surtout connu pour son essai « La Désobéissance civile », publié en 1849, après un séjour en prison pour avoir refusé de payer une taxe destinée à financer la guerre avec le Mexique. Regardé par certains comme le premier environnementaliste, Thoreau était un philosophe de la condition humaine. Son essai «
La Désobéissance civile » a inspiré Tolstoï, Martin Luther King et Gandhi


Léon Tolstoi (1828-1910) est reconnu comme l'un des plus grands écrivains russes, avec «Guerre et Paix» et «Anna Karénine», best-sellers mondiaux. Mais c’est dans d’autres œuvres, dont «Le Royaume des cieux est en vous», que l’on retrouve une profonde réflexion sur la non-violence.
Suite à une véritable crise religieuse et morale qui transforme sa pensée, sa manière de vivre et de considérer le monde, le chrétien Léon Tolstoï en «quête de la vérité», révolté par la pauvreté, la peine de mort, l'indifférence à autrui, l'esclavage, le militarisme, l'hypocrisie du clergé, est aussi cet intellectuel curieux des autres cultures, traits qui font de lui le véritable précurseur de la non-violence en Occident.


Dans ses œuvres (Confessions, Critique de la théologie dogmatique, Concordance et traduction des quatre évangiles, En quoi consiste ma foi, et Que devons-nous faire ?) datant des années critiques 1879-1886, il développe progressivement une pensée condamnant radicalement la violence, notamment celle de l'État, et il deviendra un dissident dans son propre pays, excommunié et censuré par I'Eglise orthodoxe. Dans «Le Royaume des cieux est en vous», il expose sa doctrine issue des évangiles. Partant de l'idée de la non-résistance au mal par la violence, il remarque que l'Église ne fait pas cas de ce commandement de résistance non-violente au mal (Les prêtres bénissent les canons et l'Église soutient les soldats en dérogeant au commandement biblique : «tu ne tueras point»).

Pour lui, la guerre est inconciliable avec les principes enseignés dans le sermon sur la montagne. Pour lui, l'État despotique ou libéral, n'est qu'une «organisation de la violence n'ayant pour principe que l'arbitraire le plus grossier». Le service militaire n'est pas compatible avec l'esprit chrétien. Un chrétien ne peut se préparer à l'assassinat de son prochain ou le commettre en étant soldat. L'idée même de juger et condamner à mort est à l'opposé de celle de tolérance et de pardon du Christ. Tolstoï accuse les maîtres religieux de donner des instructions contraires à celles du Christ. «Ils enlèvent à l'enseignement du Christ toute sa signification». La duplicité est constante dans l'Église depuis qu'elle est devenue une puissance temporelle, devenant de plus en plus riche, et cela dure depuis le règne de Constantin.
Tolstoï préconise le refus de soutenir la violence de l'État en refusant de payer l'impôt ou d'effectuer le service militaire, mais il ne se lancera jamais dans des actions non violentes de ce type. Cependant, il soutient les Doukhobors, groupe religieux pacifiste dissident de l'Église orthodoxe et aide ses membres à s'exiler au Canada.

https://static.onlc.eu/lemillenaireNDD//126653673325.jpgLanza del Vasto,(1901 -1981) est un philosophe, poète et artiste italien, qui, en décembre 1936, part en Inde rejoindre Gandhi qu'il connaît par le travail de Romain Rolland. Disciple occidental de Gandhi, il est comme lui convaincu de l'urgence à militer pour le dialogue interreligieux et le réveil spirituel, mais aussi pour l'action écologique, et surtout la non-violence.

Lanza del Vasto fut un infatigable voyageur et découvreur, un homme d'action et de terrain, autant qu'un homme de réflexion et de philosophie. Il fut surtout un pélerin, véhément, contestataire, prophétique, qui a traversé le siècle en se lançant dans toutes les épopées que ses pas ont rencontrées ou suscitées, par ses prises de position, par ses jeûnes, symbole d’action non-violente.

Il a créé les Communautés de l'Arche qui poursuivent aujourd'hui son action et continuent de transmettre son message.

https://static.onlc.eu/lemillenaireNDD//126653679588.jpgGandhi, Mohandas Karamchand (1869-1948), est le leader nationaliste indien qui a instauré la liberté dans son pays par une révolution sans violence.

Gandhi, également connu sous le nom de Mahatma Gandhi, est né le 2octobre 1869 à Porbandar dans l'état actuel du Goudjerate. Il a étudié en Droit à l'université de Londres. En 1891, après avoir été admis au barreau britannique, Gandhi est revenu en Inde et a tenté d'établir une pratique en matière de loi à Bombay, avec peu de succès. Deux années plus tard, une société indienne ayant des intérêts en Afrique du Sud l'a embauché en tant que conseiller juridique dans son bureau de Durban. En arrivant à Durban, Gandhi fut traité comme un membre de race inférieure. Il fut consterné de voir à quel point les libertés civiles et les droits politiques des immigrés indiens en Afrique du Sud étaient dénigrés. Il a donc entrepris une lutte pour les droits fondamentaux des Indiens.

C’est d’une prison d’Afrique du sud que Gandhi prit connaissance de l’essai de Thoreau, qui l’a renforcé dans l’action qu’il menait.
Par un geste historique sans précédent, Gandhi sort la non-violence de son isolement mystique pour la doter d’un dynamisme de transformation sociale : elle devient à la fois une manière d’être dans le monde et un mode d’action. Il a su reprendre l’exigence éthique de la non-violence, telle qu’elle est reconnue par les religions et les philosophies, et la situer au niveau d’une stratégie politique.

https://static.onlc.eu/lemillenaireNDD//126653685388.jpgMartin Luther King (1929 - 1968) a recommencé cette entreprise ; ce combat non violent pour la justice et la démocratie demande une exigence éthique qui répond à une conviction religieuse ou philosophique et est capable de renouveler la chose publique sous forme d’une stratégie sociale.

Le révérend Martin Luther King était un pasteur baptiste et un militant afro-américain pour les droits civiques. Il a organisé et dirigé des marches pour le droit de vote, la déségrégation, l'emploi des minorités, et d'autres droits civiques élémentaires pour les noirs americains (afros-americains). La plupart de ces droits ont été promus par la loi américaine « Civil Rights Act » et le « Voting Rights Act ». Il est surtout connu pour son discours « I have a dream » (J'ai un rêve), prononcé le 28 août 1963 devant le mémorial Lincoln à Washington durant la marche pour l'emploi et la liberté.

https://static.onlc.eu/lemillenaireNDD//126663004365.jpgPlus près de nous, Mario Rodrigues Cobos, dit Silo (1938 -), philosophe argentin, fonda le Mouvement Humaniste, ou humanisme universaliste, qui prône, entre autres, la non-violence active, stratégie de lutte qui consiste à dénoncer systématiquement toutes les formes de violence qu'exerce le système. C'est aussi une tactique de lutte s'appliquant dans des situations ponctuelles où l'on constate un quelconque type de discrimination.



Pour les humanistes, il est indispensable d'élaborer un humanisme qui contribue à l'amélioration de la vie et se dresse face à la discrimination, au fanatisme, à l'exploitation et à la violence. Ils proposent un humanisme universaliste, pluraliste et convergent, dans un monde qui se globalise rapidement et qui présente les symptômes du choc entre les cultures, les ethnies et les régions. Ils impulsent un humanisme capable de produire la recomposition des forces sociales, dans un monde dans lequel se déstructurent les pays, les institutions et les relations humaines ; ils mettent en évidence, dans un monde dans lequel le sens et la direction de la vie se sont perdus, la nécessité d'un humanisme apte à créer un nouvel espace de réflexion où ce qui est personnel ne s'opposerait plus de manière radicale au social, ni le social au personnel.

 

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